Accroché
à la vie comme une tique
Je
fume ma cinquantième cigarette
perdu
dans les eaux troubles
je
consume ma santé
dans
les clopes et le café,
et
si je continue dans ma narcolepsie
ma
vie sera bien courte.
Ma
liberté s’envole dans les volutes de fumée
il
faudrait que j’arrête de fumer
et
que je prenne mon Solian
et
que je me lave les dents
voilà
un soir de cafard
qui
résume un peu l’histoire
de
toutes mes inepties d’un soir.
Je
bois des cafés toute la matinée et à part ça rien à signaler
enfin,
pas sûr
pas
certain
pas
compris
pourquoi
l’espace de mes sensations me déréalise comme de la gélatine de
bœuf
lyophilisé
Chaque
jour de la semaine, j’attends ce moment d’intense émotion avec
fébrilité et impatience
ce
jour-là je vois dans les yeux de la stagiaire infirmière une lueur
signe d’une connivence sensuelle
j’attends
pendant 15 jours
c’est
un supplice d’attendre ce moment de grâce, de félicité, de
complicité
et
puis arrive le fameux jour
d’abord
elle me prend la tension avec toute son attention
et
elle prononce avec une voix sensuelle que ma tension est bonne
elle
prend soin de moi
puis
elle prépare l’injection dans un rituel immuable
cela
dure au moins 10 minutes
ensuite
vient le moment sublime où je baisse mon pantalon
et
montre ma fesse gauche
et
là elle injecte le produit en intramusculaire
je
n’oublierai jamais ces moments de complicité
ces
moments inoubliables d’un érotisme torride
bon
ok j’arrête mes conneries, je déteste ces piqures à la con mais
j’en ai besoin
Ma vie est sporadique c’est un
mélange de boursouflure pédantesque et
de parcimonie grand guignolesque c’est
aussi un flegme tonique qui s’alanguit
sur une
plage de sulfure bucolique
si vous ne comprenez rien à ce que
j’écris, c’est normal, moi non plus
j’aimerais pouvoir incommuniquer
quelque chose de communicable
qui serait un léger palliatif de mes
sentiments qui restent bloqués par un miracle
quelconque
dans une mare noire ou dans un sillon
rouge de sang
les étudiantes passent toujours à la
même heure dans ma rue mues par une sorte
de contrôle
horaire divin
mais non je suis bête elles étudient
Les déluges artificiels des flâneries
de dentelles
constituaient le délire passager de
Roger
C’était un homme humble et chauve
il écoutait ses sentiments qui se
perdaient dans
un océan de tourments.
Par quel bout commencer ?
Quel choix stupide inventer ?
Que faire lorsque rien ne semble briser
cette velléité dormante ?
Regarder une série télévisée en
pensant à ce que sera
le jour prochain sans penser au
lendemain
Paradoxe puéril des doryphores
mercantiles
sphère juteuse d’une mélopée
sensorielle et surannée.
Protocole standard noyé dans un cafard
aux accents de café noir
Soliloquerie butée mais partagée.
Opinion exacerbée dans un mélange
subtil de pistil parfumé redingote et pommes
de terre dans la cafetière
trou noir dans la mémoire.
Désastre du lent mouvement de
l’essuie-glace, énumération trop longue, ennui et
mélancolie, dualité en apostrophe,
texte débile et logorrhée usagée.
Signé furax !
Extrait - Paru dans Niveau 8,
recueil collectif, Ed La Poussière Dit, Octobre 2012
Prix de vente : 13 €
Contact : Julien
Ferdinande (julien.ferdinande@hotmail.fr)
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