Parution : Michel Valprémy, Journal 1. Préface de François Huglo



Michel Valprémy, Journal 1



UN SÉDIMENT SECRET

Le récit de la genèse du journal de Michel Valprémy figure dans son entretien avec Christophe Petchanatz, publié dans le Dépli amoureux en mai 1989 et repris dans la monographie éditée dans la collection les Contemporains favoris en 1991 : « Il y eut d’abord un Carnet du désir où je réunissais les passages érotiques des livres qu’on me prêtait (Miller, Tropique du Capricorne) et une sorte de catalogue exhaustif de mes lectures que je résumais avec soin (nombreux ouvrages sur les religions, l’ésotérisme). Puis les deux cahiers se mêlèrent, les commentaires s’étoffèrent. En 65, mon journal ne contenait plus les scènes licencieuses ; les notes de lecture (sans condensés), les observations personnelles sur la vie quotidienne, la famille, les rencontres, l’amour, alternaient avec les poèmes, les premières fictions brèves. Il s’agissait de faire bloc, un ensemble compact, loin de tout éparpillement. Je n’ai jamais cessé de tenir un journal qui a perdu sa forme monolithique, mais n’en demeure pas moins le sédiment de mon travail (…). Il doit bien y avoir une raison, ou plusieurs ; un point de départ, ou plusieurs. Je dirais tout de go : écrire pour me reconstituer un corps ». Pas un corps pour la galerie : aucune complaisance, nul étalage ou déballage en ce journal que, toute sa vie, Michel a tenu secret. Plutôt un corps pour après, discipliné, forgé à la barre, comme celui de Valprémy danseur du Mandarin merveilleux : « Je ne fus plus moi, ni l’autre, mais double, moi et l’autre, moi montrant l’autre » (Jouir sans glose). Un corps plus viable et plus vivant que le vivant (ce qui n’était pas écrit n’était pas vraiment vécu) : « Je sais que je ne détruirai pas (mon journal) (…) ; il a occupé une trop grande place dans ma vie. Il est sûr cependant que je ne publierai rien de mon vivant. Après moi, vogue le radeau » (Lettre à F.H., le 30 août 2004). Poète de sept ans, décidément et définitivement (Rimbaud forever), « pressentant violemment la voile », ou, « frêle comme un papillon de mai », bateau ivre qu’ « un enfant accroupi plein de tristesse lâche ». De ce projectile vigoureuse et fragile armada de papier l’aventure commence.
La présente édition rassemble tout ce que Michel Valprémy a conservé et dactylographié de son journal de janvier 67 au 15 août 80, avec les notes ajoutées au cours de relectures ultérieures pour signaler un changement d’appréciation, prendre distance, mesurer l’écart sans sacrifier celui qu’il était à celui qu’il est devenu. Michel Sauquet et moi avons saisi, avec l’aide de Claude Martin, la dernière partie, restée manuscrite. Des extraits du journal (65-68, 91) ont été publiés par la revue L’intranquille . 
François Huglo



In Wikipedia : Michel Valprémy est un poète français né le et mort le . Il vivait et travaillait Bordeaux où il enseignait la danse.
Sa poésie, métaphorique, ample par ses images, parfois cruelle, vise à saisir certaines parts d'innommable dans le réel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Valpremy


Pour toute commande s'adresser à :
Editions Les Amis de Michel Valprémy
2200 route des Acacias
33141 Villegouge
Tél : 05 57 84 41 88
Email : p.valpremy@orange.fr

Journal 1 (1965-1980), 430 pages : 24 € (port compris)





 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire