Photos : Au Pays des Sept Vallées (Artois), texte de Dan Ferdinande



















































Il devrait y avoir 7 rivières mais je n’en vois que 6 sur cette carte. Et moi sur mon carnet j’en ai noté 9 l’an dernier. Recomptons. Bon alors, là c’est la Ternoise qui descend vers Hesdin. Ici à Fressin c’est la Planquette. C’est bête qu’ils aient changé son nom, je préférais la Chevrette. C’est que sa source est à Planques. Là c’est La Créquoise, elle part de Créquy. La vallée d’à côté, la plus jolie. Tiens, ici à Embry on devrait voir l’Embryenne. Bizarre on ne la voit pas en effet et pourtant elle coule dans le village. Rarement vu endroit plus humide, brrr ! Ensuite… Le Bras de Brosne qui passe à Aix-en-Issart. Et la Course qui se jette au pied de Montreuil-sur-mer. D’où la mer s’est retirée depuis…, attends, je vais voir sur internet… 7 siècles au moins. Et là regarde tout en bas de ces vallées c’est la Canche qui reçoit l’eau des 6 rivières et l’emporte vers la Manche à Étaples. Ce qui nous en fait bien sept. Ok ! mais juste un tout petit peu en-dessous il y a l’Authie en ligne de partage entre le Pas-de-Calais et la Picardie. Et un tout petit peu au-dessus, à Coupelle-Vieille, tu vois ici ? la Traxène. Elle rejoint la Lys qui va beaucoup plus loin grossir l’Escaut jusqu’à Anvers et la mer du Nord. Holà, ohhh ! tu t’égares là ! Je m’égare, je m’égare… c’est émouvant la source d’une rivière. Dans ce cas on peut aussi ajouter le Surgeon, à peine un peu plus haut, il en a 3 de sources lui. On en serait à 10 ! Maintenant voyons si on se souvient des sentiers qu’on a déjà pris. Autour de Fressin le sentier de la Chevrette. Mon chouchou. Puis le sentier de la Planquette à Cavron-Saint-Martin. Où tu as pointé maintes nuances de vert. Ah tu te souviens de ça ? On a aussi marché sur le sentier des Argilettes. Sur le sentier du Mont Caudron à partir de Rimboval. Celui-là tu ne l’oublies jamais avec Saint Wandrille perché sur la crête, ce hameau fantôme qui te fascine. Le sentier des Têtards à Torcy. Et son interminable voyette de frênes étêtés qui longe le Bois de Créquy. Puis… bon mieux vaut prendre les itinéraires des randonnées car on en oublierait. Voilà. Le sentier des Fréniaux, le sentier des Plaideurs, le sentier de la Neuvaine, le sentier des Prêtres… Et quelques autres encore. On marche dans les pas des personnages tragiques des romans de Bernanos, du jeune et malheureux curé de campagne et ses démons, de Mouchette la petite pauvresse qui finit sa vie dans l’eau noire d’un étang au fond d’un bois. Avec toute cette humidité, toute cette pluie à n’importe quelle saison on est aux antipodes des romans de Giono. C’est ce qui fait son charme à ce bout de terre.  Et c’est ce qui fait aussi qu’on ne rencontre jamais âme qui vive sur ses chemins l’été.
Déjà 19h00 ? ce ne serait pas l’heure d’un petit verre de Bergerac par hasard ? Je te sers ?