Panthères noster
Ni
louves, ni lionnes. Ni ne rimant avec Mithridate,
ou avec Gorgone : passagères de
l’entre-mailles loin de l’assourdissant sommeil tandis que ce
qui colle à la peau, c’est la peau qui bat
comme celle du daf,
et qui nous hante jusqu’à plus soif.
— La peau, toujours elle ! On a ça dans la peau, non ?
Peau
dont elles se vêtent, qui rend la couleur
d’un
monde lointain sur la palissade des utilités grises ;
nous
en oublions que le visage du reflet est le nôtre,
nous
en oublions que nous sommes cette peau
du
monde sensible et insensible, multiple, et
nous
en oublions même que nous l’oublions.
Pouvoir
se dire « Sésame ouvre-moi » est chose ardue :
penser,
créer, jouer, écrire, embrasser ne sont aisés
qu’en
apparence : encore faut-il qu’en sorte un son !
Alors
que l’utile, lui, coule si excellemment de source
de
ces choses qui croquent la vie à pleines morsures.
Le reste étant affaire de pénombre.
Comme
je m’étonne des tigresses, des filles-fleurs,
des
femmes girafes, des ogresses et de tant d’autres
dont
je n’ai pas idée, entre capucines et liseron du sentier,
je
surprends l’acheminement sous haute surveillance
de
panthères nues vers la pelisse humaine.
De
là où il fait si froid, de là où il fait trop beau,
j’entends
que nous ne sommes pas sans voix :
deux femmes parlent pour elles.
Ne
les connaissant qu’en leur apparaître
je
ne puis en dire que pour la toile dont
elles
infléchissent le sens, non à tire-d’aile :
— T’as vu, y a les femmes panthères !
ainsi
qu’on perçoit la pointe d’ail, le filet de citron
ou
la petite musique dans un film de Godard.
Sont-elles d’ici ? Sont-elles là-bas ?
Tout comme ce qui était là-bas devient
ici
et tout ce qui est là repart de plus
belle,
elles viennent et vont et passent et
pfuit !
filent nuage selon nuage embrasser sur
la paupière
le grand soleil couchant.
Alors, caresser l’échine des fantasmagories lunaires
où se revèle l’Autre réinventé
devient clause d’un dessein ouvert.
Du prétexte à la péroraison,
ou mieux encore ici,
soluble safari de l’intarissable.
Écouter la lecture qu'en fait l'auteur :
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GRRR! ...sur les traces des Femmes-Panthères, une exposition en hommage aux Femmes Panthères ~Esmeralda et Pascaline sa mère ~ concoctée par Barnarbé Mons se tiendra à la Maison-Folie de Wazemmes. Peintures, dessins, collages, photos, textes, articles de presse, etc... Vernissage vendredi 7 février à 18:30 avec les principales intéressées. Exposition du 8 février au 23 mars 2014.
http://www.lesfemmespantheres.com/biographie.html
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