Texte : Annie Wallois, Eté 2014



ETE 2014




Nos pas ébranlent les sentiers   dispersent un voile d'insectes   effraient les lézards
Au ciel tournent les vautours   étrangers aux maux de ce monde
On marche à en toucher le fond


La brise émeut les pins   soulage le feu
Douze heures à l'église du village
Les chiens hurlent   que savent- ils ?


Le feuillage nacré de l'olivier éclate
La pierre affronte la brûlure   treize heures   une seule semonce
C'est l'heure hagarde   plongée dans la durée sans contours

L'horloge grille le temps   trame le vivant
Mais le sang contenu cherche la sortie
Dans la lumière que l'on aspire entre les branches du tilleul





Et le monde vient à nous en pans toujours plus larges à mesure que la fixité du soir
gagne le corps
A l'horizon la mer   et les ondes de Gaza sous écrous
Des cris roulés dans la vague





On entend le ressac dans les cyprès
Le vent agite son drap   il faut faire quelque chose
Comme chercher obstinément les mots qui lèveraient d'un cran l'oppression du chaos
planétaire