Aux Editions du Prochain Train
2 rue de l'Amiral Courbet
62600 Berck-sur-Mer
28 pages
Avec une encre de Dan Ferdinande en couverture.
Extraits :
Babel
(Duo homme-femme)
Quand dans la nuit de Babel elle
babille
Que babils et soliloques équivoques
S’élancent en bloc du paddock
J’m’enfile un sleep avec deux e
Pour m’endormir sur mes deux o
-reilles mitraillées
À sonner le tocsin lexical
À passer en revue les annales
De toutes les croyances orientales
Je pose les armes puis j’écoute
Sous effet ses pensées en déroute
J’avale, j’agrée, j’acquiesce
Elle rabâche, elle raconte, elle
radote
J’encuve, j’enfûte, j’encaisse
Tu dors ?
Plus maintenant
J’ai mal au crâne
Évidemment
Je crois en Dieu
Absolument
Tu crois en Dieu ?
De source sûre
Les mots me manquent
Je te comprends
Tu parles latin ?
Un brin
Araméen ?
Pas très bien, mais j’ai appris le
sanskrit sur le ventre d’Amélie
Amélie La Tatouée ?
De la tête aux
pieds...
Sur l’avantage d’élever le langage
Vers les cieux par le biais d’une
cage
D’ascenseur polyglotte j’engage
L’arabica dans la bouteille thermos
Mon obligeance s’érige en sacerdoce
Aux draps
J’exerce ma charge
Béat
Sonné de haut
En bas
J’avale, j’agrée, j’acquiesce
Elle rabâche, elle raconte, elle
radote
J’encuve, j’enfûte, j’encaisse
Tu dors ?
Bien entendu
J’ai le vertige
Moi aussi
J’ai besoin de prendre
De la hauteur
Je devrais peut-être
Tourner
Sept fois
Ta langue dans
Ma bouche
Avant de
Philosopher
Snihyāmi tvayi…
Ça veut dire quoi ?
Je t’aime en sanskrit
Alors, bonne nuit… Bonne nuit…
Une table pour deux personnes
T’attendra Auberge du Déni
Condition sine qua non
De mes biens d’avoir l’usufruit
J’ai couché sur mon testament
Un menu gastronomique
À déguster avec les doigts
Trois étoiles au firmament
Du guide rouge des boulimiques
Et faméliques aux abois
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
Tu commenceras les yeux bandés
Par humer l’odeur des graisses
Et des senteurs aigres-douces
Une gorgée de xérès
Dissipera les secousses
De ces prémisses enflammées
Un plat unique sera servi
Du gibier froid et chaud
Une salade de pissenlit
Pour accompagner l’animal
Ni poisson ni escargot
Dans ton verre d’eau minérale
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
Toutes les terminaisons
De ce mets orphelin tu
Goûteras sans excès
Alors seulement tu
Pourras retirer
Ce qui te cache la vue
Puis d’une traite m’abandonner
Aux joies de la crémation
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
~
Cène de ménage
Une fois l’office réduit
Aux pleurs et aux non-ditsUne table pour deux personnes
T’attendra Auberge du Déni
Condition sine qua non
De mes biens d’avoir l’usufruit
J’ai couché sur mon testament
À déguster avec les doigts
Trois étoiles au firmament
Du guide rouge des boulimiques
Et faméliques aux abois
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
Tu commenceras les yeux bandés
Par humer l’odeur des graisses
Et des senteurs aigres-douces
Une gorgée de xérès
Dissipera les secousses
De ces prémisses enflammées
Un plat unique sera servi
Du gibier froid et chaud
Une salade de pissenlit
Pour accompagner l’animal
Ni poisson ni escargot
Dans ton verre d’eau minérale
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
Toutes les terminaisons
De ce mets orphelin tu
Goûteras sans excès
Alors seulement tu
Pourras retirer
Ce qui te cache la vue
Puis d’une traite m’abandonner
Aux joies de la crémation
Cette pitance sera ma repentance
Mon ultime preuve d’amour
Témoignage de ma reconnaissance
Pour ces années de bravoure
Passées à m’assaisonner
~
David Van Robays vit dans la banlieue lilloise.
Il écrit des poèmes et des chansons.
A participé aux Dîners-lectures des Vilains Bonshommes et Bonnes Femmes organisés par le Rewidiage, ainsi qu'aux expositions collectives à La Petite renarde rusée.
A publié :
L’Arrière-train du popotin du babouin est un don du ciel, Coll. Plis nº 105, 24 p, supplément à L’Igloo dans la dune ! n° 94 (2009)
Textes, dans Niveau 8, recueil collectif n° 1 (2010) et n° 2 (2012).
À paraître en 2014 au Rewidiage : Les poèmes d'Avalé Chapman, recueil enrichi d'un CD de lectures des textes par l'auteur, accompagné à la basse par Pascal Lovergne.